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11 avril 2013

Aria GIOVANNI–Pilier mosaïque orientale...

La posture, oui, peut prêter à sourire, cette première posture, en tout cas. Peut-être. Ce côté très statuaire, très académique, raide et figé, rajoutant du sérieux au sérieux déjà très présent de la colonne qui, bien que décorée, bien qu’orientale, n’en est pas moins colonne, et en cela contrepoint de statuaire. Mais... Oui, j’ose affirmer que cela se dépasse. Tout cet académisme, jusque dans le drapé du paréo tombant aux pieds, n’efface pas le corps, les courbes, les creux en liaisons entre les bosses charnues, les plis, les accessoires et le maquillage... Pour qui regarde, la posture froide ne cache rien de ces seins opulents, formant ronds et jolis plis que de tomber, la posture raide ne cache rien des cambrures de dos et de reins pour mieux parler de taille, de hanches et de fesses, la posture étirée ne cache rien des cuisses dodues, pleines et puissantes...

Un cadrage différent, plus serré, moins droit (la colonne et les motifs penchent), et le froid, l’étiré, le strict se fissurent, le corps en profite alors pour se livrer plus en détails... Le plis sous les seins devient gourmand, la rondeur des seins devient texture, la cambrure des reins devient projection, le rond des bras devient opulence et douceur, l’insolence des fesses se délie en arrondi, le petit ventre même s’invite, à peine, en ombres dessinées... alors que le visage lui, reste en dehors. J’ose le dire, le corps est là, forcément, oui, plus que sur la première image, oui, alors que c’est le même, différent simplement de moins de stature et de plus de présence, mais le visage, la personne, bref, la femme, fût-elle modèle, n’a pas engagé la partie ! Cela n’en rend pas moins beau ni ses seins ni ses fesses, juste l’image, juste la proposition...

Peut-être au fil de la séance, peut-être la confiance venant, la décontraction de cette séance installée, quelque chose se délie, décroche, se détend. Le visage est toujours froid et fermé, mais néanmoins, il fait corps avec le corps qui se propose, si j’ose dire. Il propose à son tour. Dans le regard, dans la posture, dans cette bouche fermée ou à peine ouverte, dans le port de tête, dans ce cou qui se porte étiré, droit, dégagé, au dessus de ce buste en chaire, de ces bras ronds, de ces seins en formes, soulignés d’un collier de verroteries. L’ombre des hanches dépassant à peine du paréo, le ventre, le plis des aisselles, ces petits détails se mettent alors à parler, à soutenir le propos, à enrichir...

Et, alors que le registre froid est toujours là, parti pris manifeste, proposition de sophistication ? jeu de personnage ? – cette dernière image, en buste, comme apothéose... Dans cette image, les atouts s’offrent, avec encore plus de puissance (les seins, brûlés de lumière, exposés et formés par les bras relevés, le visage droit et pourtant défiant, sûr, provocant), et les faiblesses s’invitent, comme des suppléments de féminité, comme ces bras si ronds, ces hanches si larges... Rhétorique ? Aveuglement de voyeur en rut ? Non. Non. Plaisir des yeux, contentement d’homme, qui se lasserait du glacé, du retouché, du lisse mais ne boude pas sa gourmandise pour les cohérences, les codes, les proportions, jusqu’aux faiblesses qui donnent la féminité à ce qui sinon, ne serait que lisse.

Une femme, c’est un regard qui la fait.

XY.

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