Baiser tremblant...
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« Chaque baiser est un tremblement de terre. » (George Gordon, Lord Byron)
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J’adore cette photo. Outre le ficelage, troublant, et le masque, code, outre cet homme en costume qui baise son offerte en ne sortant que sa queue, dans l’urgence d’une possession, outre la Miss aux courbes délicieuses, outre le fait que je pourrais être lui et XX pourrait être elle (soupir), outre tout cela…
Sa main à lui, pressée sur sa cuisse à elle… pfiiiiiou !
Ce petit geste fait écho, bordel ! Echo de nos jeux, de nos touchers, de notre pornographie.
Je le redis: pfiiiiiiiou !
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Il manque, dans l’ombre, sur le bout de canapé, un homme en costume sombre, totalement plongé dans l’ombre. Juste une main en lumière, un cigare et ses volutes… Mais il manque tellement, qu’en fait, on le voit ;-)
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Sur la base d’une idée bonne, il aurait fallu, pour que cela fonctionne, que le mec bande et que ce ne soit pas de l’eau dans le verre. Hein ? Mais bon. En ce domaine, cul-cigare, peu de choses convaincantes. Ces deux images ne faisant pas exception... Même si je sauverais pour ma part plus volontiers celle de gauche... bien que pornographique, la fille semblant être un peu plus impliquée (oui, c’est le mec qui semble ne pas l’être, impliqué... ni même concerné !)...
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J’aime que l’on ne sache pas faire l’amour. J’aime que cette lacune soit partagée, et source de réjouissance ! Parce que nous, on baise. Je veux dire, pas faire l’amour, dans des élans de tendresse empreinte de retenue. Pas non plus la baise automatique, compulsive, dévorante avec n’importe qui. Non. On baise tous les deux. On se baise. J’aime que cette image fasse écho, justement, de ces états seconds vécus, recherchés, aimés, partagés, sublimes, non pas d’oubli ou d’abandon, mais de délicieux dédoublement. Nos Bêtes convoquées, observées comme de l’extérieur, par nos consciences mises en retrait, jouissant déjà, de la Bête de l’Autre et de sa propre Bête, à l’ouvrage, libre, vibrante d’être ainsi considérée, prise au sérieux, aimée…
J’aime dans cette image, la fille offerte, cul tendu, reins cambrés pour mieux s’offrir. J’aime les tatouages et la lingerie gardée, non pas pour augmenter ni masquer ou compenser, mais pour jouer, simplement pour jouer, pour en rajouter là où il n’y en a pas besoin, ni pour le désir ni pour le plaisir, juste pour le superflus, pour la saturation, pour la provocation. J’aime les coups de boutoirs, en force, en profondeur, égoïstes presque, en tout cas bestiaux… J’aime le regard, qui regarde ce qu’il fait, qui fixe le spectacle auto-produit, qui jouit de cette pornographie qui naît de ces deux Bêtes unies. J’aime les coups encaissés par ce corps qui se donne, qui reçoit, qui s’offre autant qu’il provoque. J’aime ce corps qui donne les coups, et qui n’en n’est plus qu’une queue, de donner ainsi, ces coups, de prendre ainsi, automate et voyeur, déraisonné, délicieusement déraisonné.
J’aime que cette image parle de sa beauté à Elle, de cette fille ici, si belle, et de cette fille dans mon lit à moi, qui n’a rien à envier à cette fille-là, aussi belle, aussi joueuse, aussi pornographe, aussi attachée à nourrir et aimer, donc, ma Bête, ma voracité, l’homme primaire que je suis. J’aime moins la dissonance entre mon corps à moi et son corps à lui :-( Mais dépassé cela, si Romain Gary disait “j’entends ta voix dans tous les bruits du Monde” (magnifique phrase, n’est-ce pas ?), j’aime la transposition possible, ici, tant les échos sont riches et forts, troublants et profonds: quand la pornographie nous parle de notre pornographie ;-)
Jamais sages, hein ? Jamais sages.
XY.
Oui. C’est assez surprenant, mais c’est la même fille.
Il parait.
XY.