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Double Je(u)
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27 mars 2013

Confidences gourmandes…

Je suis rentré, un soir, une toute fin d’après-midi, dans ces heures que j’aime tant de début de soirée où les tâches domestiques n’ont pas encore mis la pression et où les activités de l’après-midi s’étirent en abondance et en plaisir. Quelques mots échangés sur cet article, premier après une longue phase d’interruption, sur mon plaisir à voir et lire ses billets… Nous discutons d’un projet de Top 5, quelques noms fusent, XX clique ici et là, me fait partager ses dernières trouvailles… J’acquiesce, troublé, oui, mais bien plus par ses choix, son regard, ses goûts que par les filles en elles-mêmes. Ce qui m’électrise au plus haut point, ce ne sont pas les filles en elles-mêmes, objets virtuels, images consommées, mais son regard sur elles, sa gourmandise, son goût, ses appétits, sa curiosité, sa féminité si grande que son regard est déjà une façon de goûter, jauger, caresser.

D’image en image, elle montre quelques unes de ces filles tatouées et piercées, loin du code sensuel, au-delà même du signe tribal ou de l’objet graphique, mais plus dans les proportions revendicatrices, communautaires, libertaires, pour tout dire extrêmes… des Suicide Girls pour citer le pourvoyeur de ces charmes qui, sous la bannière de cette tribale attitude agglomère des filles bien différentes, des filles, des femmes, même, parmi lesquelles nos canons trouvent parfois échos ;-)

Des échos que les tatouages et les piercings viennent pimenter… Au-delà des gestes eux-mêmes, troublant par le consentement aux codes et à la douleur, ces signes extérieurs nous racontent d’autres voies, d’autres univers et quelque part pourtant une même façon d’être femme-femme, tatouée, piercée, libertaire, rebelle ou anarchiste, mais femme, féminité corsée, trouble, ambigüe, sensualité graphique et métallique, mais quelque part, cette même projection, ce même consentement à l’objétisation, objétisation qui est à la fois, la différence est tout entière dans l’œil de celui ou celle qui regarde, la plus belle et la pire des choses.

Evacuons le cas où l’objétisation est une occasion d’abaissement, qui nourrit les machos primaires et une grande partie du porno, et dans laquelle collabore, contre leur propre cause, tant de femmes, pour ne louer ici que l’objétisation occasion d’une élévation, d’un jeu, d’un renversement des valeurs. Une femme codée, une femme soumise, ce n’est pas un dû, un droit ou un fait, c’est un cadeau.

Et un cadeau, cela se donne. Cela ne se prend pas. La multitude, la profusion, la prolifération, le business peuvent donner cette impression de naturel, d’état de fait. Le piège est si gros… que les masses y tombent avec bêtise ou s’en gardent avec tout autant de bêtise. Les codes ne sont que des éléments de langage, et les conjuguer, en user et en abuser, en jouer, en cacher, en montrer, en accepter, en refuser, en rêver, en parler, le faire… sont autant de modalités d’une volonté, d’une intention, d’un choix, infiniment respectable, en tant que moyens d’être femme, de se donner femme, de se jouer femme.

Et dans ce cadre-là, de conjugaison et de jeu, les extrêmes, les marges, sont aussi des territoires, des possibles. Ces filles, ces femmes, sont dans ces marges, et j’aime que cela n’empêche pas, ni XX ni moi d’être d’accord sur le fait que nos canons dépassent cela, ne le rendent ni nécessaire, ni rédhibitoire. Et j’aime que les goûts d’XX osent ainsi se montrer, avec toute la simplicité d’une vérité, la vérité d’un regard de femme se construisant en permanence d’influences et de rejets, de troubles et de distances, d’envies et de peurs.

J’ai aimé partager cela avec Elle, cette incartade en pays inconnu, pour nous y retrouver d’accord sur quelques courbes. Au-delà de la virtualité, choyer ces instants de toutes mes forces, pour en garder intact le feu induit dans mes veines, d’abord, et ensuite, pour profiter encore du sentiment de richesse infinie de ses confidences gourmandes.

XY.

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